Audacieuse voire provocatrice et irrévérencieuse, la proposition esthétique de Nolasco, colorée et ludique, à l’image particulièrement travaillée nous parle de sexe et de fantasmes qui virent à l’obsession.

Le réalisateur emprunte à l’imaginaire gay nombre de stéréotypes qui ont nourri la panoplie homosexuelle depuis Rayner Weirner Fassbinder jusqu’à l’univers fantasmatique de Joao Rodriguez Pereira. Face à la réalité morne et triste du travail, seul le sexe, réel ou fantasmé, montré ici frontalement et très crûment, offre à Sandro, quarantenaire solitaire et frustré, un espace de liberté.

Le regard s’attarde sur les corps et les sexes, l’érotisme côtoie le pornographique dans des mises en scène toujours très soignées. Dans cette ode à l’exploration du désir sexuel, viennent s’inscrire quelques rares moments d’empathie, voire de tendresse entre les personnages.

Un film qui flirte avec le scandaleux, de façon assumée, dans un Brésil où l’homophobie s’affiche sans vergogne. Cette œuvre intrigante où la forme prend résolument le pas sur l’intrigue ne suscitera pas l’indifférence. Elle a reçu le grand prix du jury fictions au Festival Chérie Chéri 2021.